Comment une bonne idée donne un mauvais résultat.

Allo, bonjour, j’ai un problème avec ma 356 ! Au bout d’un certain temps elle se met à tousser puis s’arrête…et là rien à faire elle ne démarre plus…je dois attendre entre 30 et 60 minutes pour qu’elle retrouve ses esprits.

Etrange comportement pour une si charmante auto, en tous cas une bonne méthode pour respecter les consignes de la sécurité routière : « une pause toutes les deux heures ». Les esprits chagrin, eux, diront que c’est un coup à faire chuter la moyenne ; allez profitez en, admirez le paysage !

Un examen visuel de la bête ne laisse pourtant rien transpirer de particulier….si ce n’est un magnifique système de filtration d’huile (full flow) pour garantir longévité et fiabilité à la mécanique.

En effet un moteur de 356 ne possède pas de système digne de ce nom pour filtrer l’huile moteur. Le système introduit à l’automne 52 sur les moteurs 1500 super n’est qu’un pis aller et assure une filtration partielle de l’huile. D’ailleurs je suis persuadé qu’il a été monté à l’époque uniquement pour augmenter la capacité d’huile d’un moteur qui commençait à être performant (70 chevaux din) ; le carter, d’origine VW, utilisé à cette époque ne contenait que 2,5 litres d’huile….trop peu pour les performances du moteur ! Rapidement et à la demande générale ce système est appliqué au reste de la gamme….cependant l’inefficacité est au rendez-vous ; le filtre monté en dérivation du circuit d’huile principal assure une filtration partielle. De ce fait un moteur de 50000 km présente déjà une usure prononcée des paliers avec de multiples rayures et autres marques faites par les impureté dans l’huile. Des vidanges à intervalle rapproché peuvent limiter le phénomène mais pas l’annuler. Le seul moyen efficace pour préserver son investissement (malheureusement moteur de 356 = $$$$$$) et d’installer un véritable filtre à huile sur le circuit principal.

Bon revenons à nos moutons, je disais donc que la voiture avait un magnifique système de filtration d’huile avec de magnifiques durites goodridges (publicité gratuite) dont une qui touchait magnifiquement la pompe à essence en deux points………là est le défaut : en roulant la température d’huile augmente, la durite d’huile réchauffe petit à petit la pompe à essence qui finit par atteindre une température critique, l’essence s’évapore dans la pompe et l’empêche de fonctionner : c’est le « vapor lock ».

Voilà donc comment une bonne idée (système de filtration d’huile) donne un mauvais résultat (vapor lock qui engendre une panne) !